Avant/Après : À Lyon, un canut de 64 m2 accueille un jeune couple
4,5 mois clefs en main pour repenser de A à Z un canut lyonnais avec esthétisme et de belles prouesses techniques
Changement de vie en direction du sud pour ce jeune couple de Parisiens quittant la capitale pour Lyon. Ils sont tombés amoureux de la ville, en particulier de la Croix-Rousse, le quartier qui accueillait autrefois les ateliers des tisseurs de la soie. C’est d’ailleurs dans l’un de ces anciens ateliers de « canuts » qu’ils décident de poser leurs valises mais, avant cela, il est nécessaire de rénover de fond en combles l’appartement vieillissant et de l’adapter à leur vie et leurs goûts. Pour ce faire, ils font appel à un contractant général plutôt qu’à un professionnel classique de la rénovation – architecte d’intérieur, décorateurs ou entreprise générale. Explications.
Avant. Depuis des années, l’architecture si particulière des « canuts » a contribué à gentrifier l’ancien quartier ouvrier de la Croix-Rousse. Ce couple de trentenaires en partance de Paris est lui-même tombé sous le charme de leurs murs de pierres, de leurs hauts plafonds aux poutres de chêne – particularité héritée du temps où était installé le métier à tisser – et de leur belle luminosité.
Le coup de cœur s’est fait sur une surface de 64 m², située sur l’une des pentes de ce quartier. Bien qu’en mauvais état, ce canut a notamment su les séduire par sa façade de 10 mètres, largement trouée par quatre fenêtres de belle hauteur.
Par bouche-à-oreille, le jeune couple a fait la connaissance de la société Esqui, un duo composé de Nicolas Kinski, architecte d’intérieur, et de Brice Pasquier, maître d’œuvre. Ces derniers ont d’emblée saisi par où cela péchait : « le 64 m² était ponctué de plusieurs cloisons et de mezzanines ajoutées pour maximiser l’espace, comme il est souvent de mise dans ce type d’appartements. Sans conception globale, ces ajouts entravaient la circulation et la luminosité naturelle, et donnaient un effet désordonné et encombré », explique Nicolas Kinski, qui nous a fait faire la visite.
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Le coup de cœur s’est fait sur une surface de 64 m², située sur l’une des pentes de ce quartier. Bien qu’en mauvais état, ce canut a notamment su les séduire par sa façade de 10 mètres, largement trouée par quatre fenêtres de belle hauteur.
Par bouche-à-oreille, le jeune couple a fait la connaissance de la société Esqui, un duo composé de Nicolas Kinski, architecte d’intérieur, et de Brice Pasquier, maître d’œuvre. Ces derniers ont d’emblée saisi par où cela péchait : « le 64 m² était ponctué de plusieurs cloisons et de mezzanines ajoutées pour maximiser l’espace, comme il est souvent de mise dans ce type d’appartements. Sans conception globale, ces ajouts entravaient la circulation et la luminosité naturelle, et donnaient un effet désordonné et encombré », explique Nicolas Kinski, qui nous a fait faire la visite.
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Après. Les propriétaires ont également apprécié l’approche et les garanties offertes par le modèle intégré – conception et travaux – de la société Esqui. « Nous avons professionnellement observé pendant des années comment les relations se tendent entre professionnels de l’aménagement et entreprises autour du chiffrage, de la coordination des artisans, du respect du budget et des délais. Nous ne voulions plus que le client soit pris en otage ou soit contraint systématiquement d’allonger son enveloppe travaux. Nous souhaitons aussi remettre l’esquisse, le dessin architectural, au cœur des projets de rénovation – d’où le nom de notre société, “Esqui” – tout en y associant chiffrage et un planning immédiatement pour avancer sereinement sur la suite, c’est-à-dire la conception détaillée puis la réalisation. À la différence d’un architecte d’intérieur qui travaille à son compte, nous nous portons garants non seulement de la qualité de la conception, mais aussi du respect du budget, de la gestion du chantier et de sa date de livraison… », explique Nicolas Kinski.
Après. Le programme du couple était précis, lié en partie à des nécessités professionnelles. « Madame travaille à élaborer des recettes et Monsieur a des besoins ponctuels de télétravail. Ils étaient en attente d’une cuisine qui occupe l’espace central et d’un bureau modulable, qui puisse servir de seconde chambre », partage Nicolas Kinski.
Après. C’est à l’entrée, sur l’emplacement de l’ancienne cuisine, qu’a été positionné le bureau/chambre, tel un volume maçonné toute hauteur.
Le bureau occupe le bas du volume, face à la fenêtre de la façade dont il reçoit la luminosité par le truchement d’une verrière.
Placé en hauteur, un lit double donne à la petite pièce des airs de cabane. Garant du charme des lieux, un papier peint exotique représentant des palmiers et parsemés de petits singes dialogue avec une suspension cage signée Mathieu Challières.
Placé en hauteur, un lit double donne à la petite pièce des airs de cabane. Garant du charme des lieux, un papier peint exotique représentant des palmiers et parsemés de petits singes dialogue avec une suspension cage signée Mathieu Challières.
Avant. Sur la gauche de la « boîte » du bureau a été construit un autre volume malin, invisible depuis la pièce de vie. Ce volume a été dédié au stockage. « Nos clients nous ont demandé un dressing de 5 mètres de linéaires », dévoile en effet Nicolas Kinski.
La bonne idée des contractants généraux fut de se servir de ce dressing comme d’une circulation vers la salle de bains dissimulée quant à elle derrière le bureau/chambre (cf. la porte ouverte).
La bonne idée des contractants généraux fut de se servir de ce dressing comme d’une circulation vers la salle de bains dissimulée quant à elle derrière le bureau/chambre (cf. la porte ouverte).
Après. Comme le souhaitait la propriétaire, la cuisine a été placée au centre de l’appartement et s’appuie sur le cloisonnement créé pour dissimuler le dressing.
À la suite d’un questionnaire initial poussé, qui fait partie des process mis au point par la société Esqui, Nicolas et Brice ont recueilli tous les éléments nécessaires pour personnaliser le bien au plus juste. « Nous avons rencontré les propriétaires après un de leurs voyages d’été à Marrakech. Les couleurs et saveurs de ce pays les touchent particulièrement, tout comme ils ont été fascinés par les façades colorées des vieux immeubles lyonnais », explique l’architecte d’intérieur.
Ainsi, on retrouve ici le jaune éclatant des zelliges, un matériau fabriqué à la main au Maroc, qui dialogue avec la couleur terracotta parsemée dans le séjour en écho aux façades lyonnaises.
Plus d’idées pour utiliser le jaune en déco sur Houzz
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Après. Les anciens cloisonnements et mezzanines sont tombés et sur cette page blanche, les professionnels ont expertisé à l’aide d’outils en 3D les meilleurs emplacements et proportions pour construire la mezzanine qui allait servir de chambre parentale. « La hauteur de plafond de 4 mètres permet de créer des usages supplémentaires, mais elle n’est pas si confortable. On a eu souvent tendance à couper en deux les canuts pour hausser la surface Carrez, engendrant deux espaces de moins de 2 mètres de haut difficiles à vivre au quotidien », rappelle Nicolas.
Sous la chambre suspendue, plus de 2,20 mètres de haut ont été conservés pour laisser respirer le séjour placé en dessous.
Sous la chambre suspendue, plus de 2,20 mètres de haut ont été conservés pour laisser respirer le séjour placé en dessous.
Le poêle existant a été préservé, davantage pour son charme que sa capacité thermique. « Afin d’améliorer l’isolation, nous avons doublé et isolé tous les murs que nous pouvions, sans toutefois compromettre l’esthétique originelle de l’endroit », indique l’architecte d’intérieur. Par chance, le mur de pierres en façade, orienté plein sud, pouvait être conservé en l’état.
Le sol quant à lui était initialement recouvert de tomettes trop endommagées pour être conservées. En dessous, plusieurs revêtements avaient été superposés au fil du temps. « Nous avons décidé d’enlever ces différentes couches, car elles exerçaient une pression importante sur la structure de l’immeuble. Après avoir tout remis à niveau, nous avons isolé le sol avec une chape fibrée et posé un parquet en chêne pour lui donner une finition élégante », explique Nicolas.
Au plafond, les poutres ont été sablées pour conserver leur aspect brut, ajoutant ainsi au cachet de l’endroit.
Le sol quant à lui était initialement recouvert de tomettes trop endommagées pour être conservées. En dessous, plusieurs revêtements avaient été superposés au fil du temps. « Nous avons décidé d’enlever ces différentes couches, car elles exerçaient une pression importante sur la structure de l’immeuble. Après avoir tout remis à niveau, nous avons isolé le sol avec une chape fibrée et posé un parquet en chêne pour lui donner une finition élégante », explique Nicolas.
Au plafond, les poutres ont été sablées pour conserver leur aspect brut, ajoutant ainsi au cachet de l’endroit.
Après. Le bijou de ce canut est sans nul doute le volume de la chambre parentale posé en lévitation dans le séjour. Avez-vous remarqué qu’aucun poteau n’assure le rappel de charge à l’angle de l’ouvrage ? Cette prouesse technique, qui n’a pas manqué de faire son petit effet, a été réfléchie en amont par le maître d’œuvre de la société Esqui, épaulé par des bureaux d’études.
À l’arrière de la chambre, un escalier suspendu permet de la rejoindre confortablement. Il a été façonné à l’aide d’un limon central en acier et de marches de chêne massif.
Pour conserver une hauteur minimale de 1,80 mètre dans la chambre, les professionnels ont dû faire leurs calculs au plus juste. « Nous avons fait usage d’un plancher Boucaud encadré d’IPN, lesquels viennent se prendre dans des poutres métalliques que nous avons cachées sous les doublages en périphérie », révèle le pro.
Le plancher Boucaud, solution issu du monde des chalets montagnards, abaisse l’épaisseur du plancher suspendu à une dizaine de centimètres quand un plancher classique atteint environ 25 centimètres.
Nous apprécions également l’idée du mur verrière en second jour, lequel permet de récupérer la lumière des fenêtres en façades. Cette verrière aux montants d’acier fabriqués sur mesure peut s’ouvrir pour aérer la chambre. Que ce soit l’escalier, la mezzanine ou la verrière, ces éléments hors du commun ont été façonnés par des artisans, choisis pour leur savoir-faire.
La philosophie de la société Esqui repose sur la proposition d’un projet architectural clé en main, de la conception initiale à la finalisation. Elle se positionne comme l’interlocuteur unique pour ses clients, de la première étape jusqu’à la conclusion et sélectionne en effet des corps de métiers différents qu’elle coordonne.
Collaborer avec ces partenaires a permis aux propriétaires de limiter leurs déplacements depuis Paris, d’éviter d’assister aux réunions de chantier tout en bénéficiant d’un suivi régulier, tant sur la progression des travaux que sur les dépenses. De plus, ils ont apprécié de gagner plusieurs mois au début du projet, au niveau de la phase d’étude, car la conception et le chiffrage sont facilités par la présence au sein de la même entreprise d’un architecte d’intérieur et d’un maître d’œuvre. Un modèle prometteur !
Collaborer avec ces partenaires a permis aux propriétaires de limiter leurs déplacements depuis Paris, d’éviter d’assister aux réunions de chantier tout en bénéficiant d’un suivi régulier, tant sur la progression des travaux que sur les dépenses. De plus, ils ont apprécié de gagner plusieurs mois au début du projet, au niveau de la phase d’étude, car la conception et le chiffrage sont facilités par la présence au sein de la même entreprise d’un architecte d’intérieur et d’un maître d’œuvre. Un modèle prometteur !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Qui vit ici : Un couple de trentenaires
Superficie : 64 m²
Emplacement : à Lyon 1er, quartier de la Croix-Rousse
Livraison du projet : 2023
Durée des travaux : 4,5 mois
Architecte d’intérieur : Nicolas Kinski et maître d’œuvre : Brice Pasquier (société Esqui)
Budget : 85 000 euros (travaux + ameublement et déco)
Crédit photos : Victor Marvillet