Avant/Après : Salon d'exception pour 280 m2 au Trocadéro
Un parti pris de redistribution de l'espace très pertinent réinvente ce 280 m² anciennement revu par Pierre Guariche
Ces quadragénaires avec trois enfants, avaient déjà fait appel à l’architecte d’intérieur et décoratrice Tatiana Nicol pour une rénovation de bureaux et n’ont pas hésité à lui confier la réinvention du lieu incroyable qu’ils ont acquis au cours de l’année 2019. « C’était un duplex de 280 m² au cinquième et sixième étages d’un magnifique immeuble en pierre de taille à deux pas du Trocadéro, refait dans les années 70 par le célèbre designer Pierre Guariche pour un médecin. Tout était à repenser », explique Tatiana qui nous fait faire la visite suite à une année de travaux.
Plan du R+5 avant travaux
Donnant sur cour et sur une autre rue à l’arrière, l’appartement était dans son jus, depuis sa rénovation par le célèbre designer Pierre Guariche dans les années 70 pour un médecin et sa famille. « Beaucoup de choses étaient d’époque, les faux plafonds très bas, les bacs à plantes intégrés au sol près des fenêtres, moquette et crépis sur les murs ou encore le salon aux canapés intégrés dans un décaissement », se remémore Tatiana Nicol.
Quant au plan de ce grand 280 m² sur deux niveaux, elle le qualifie de « labyrinthique » au moment de l’achat. « Le lieu de vie était essentiellement au cinquième et, malgré la surface, ne dégageait pas d’impression de place. On entrait face à un mur, d’un côté se trouvait le cabinet du médecin et, de l’autre, les pièces de vie desservies par un long couloir », détaille-t-elle.
Donnant sur cour et sur une autre rue à l’arrière, l’appartement était dans son jus, depuis sa rénovation par le célèbre designer Pierre Guariche dans les années 70 pour un médecin et sa famille. « Beaucoup de choses étaient d’époque, les faux plafonds très bas, les bacs à plantes intégrés au sol près des fenêtres, moquette et crépis sur les murs ou encore le salon aux canapés intégrés dans un décaissement », se remémore Tatiana Nicol.
Quant au plan de ce grand 280 m² sur deux niveaux, elle le qualifie de « labyrinthique » au moment de l’achat. « Le lieu de vie était essentiellement au cinquième et, malgré la surface, ne dégageait pas d’impression de place. On entrait face à un mur, d’un côté se trouvait le cabinet du médecin et, de l’autre, les pièces de vie desservies par un long couloir », détaille-t-elle.
Plan du R+5 après travaux
À l’étage se trouvait un second salon avec verrière. Dans cette pièce incroyable, les nouveaux propriétaires ont pensé un temps faire leur chambre, imaginant leur lit sous les étoiles. Mais dans l’idée d’une valorisation générale du plan, Tatiana Nicol a su démontrer le bien-fondé de renverser l’ordre du duplex et penser les pièces de vie à l’étage plutôt qu’au niveau bas. « C’était beaucoup plus fluide », assure-t-elle.
C’est ainsi qu’elle leur a proposé de recréer une entrée digne d’un château au cinquième étage et de nous conduire par une montée magistrale vers un séjour qui restera sans doute dans les mémoires.
Trouvez un architecte d’intérieur près de chez vous sur Houzz
À l’étage se trouvait un second salon avec verrière. Dans cette pièce incroyable, les nouveaux propriétaires ont pensé un temps faire leur chambre, imaginant leur lit sous les étoiles. Mais dans l’idée d’une valorisation générale du plan, Tatiana Nicol a su démontrer le bien-fondé de renverser l’ordre du duplex et penser les pièces de vie à l’étage plutôt qu’au niveau bas. « C’était beaucoup plus fluide », assure-t-elle.
C’est ainsi qu’elle leur a proposé de recréer une entrée digne d’un château au cinquième étage et de nous conduire par une montée magistrale vers un séjour qui restera sans doute dans les mémoires.
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Après. L’entrée minuscule, encaissée, et le couloir sombre ont fait place à ce vaste hall, standing et lumineux. Celui-ci emprunte des éléments à la fois très classiques, à l’image du carrelage ponctué de cabochons ou des corniches, et d’autres dans l’air du temps comme la banquette, la porte verrière ou le papier peint Pierre Frey du salon télé que l’on distingue à l’arrière-plan. « J’adore les mélanges de styles », confesse l’architecte d’intérieur et décoratrice qui se plaît à magnifier les désirs de ses clients dans des décors personnels et colorés où transparaissent çà et là l’influence du Marais, où elle a vécu, mais aussi ses origines argentines, et ses attachements au Maroc.
N’empruntons pas immédiatement l’escalier magistral, malgré notre hâte de découvrir la pièce de vie. En passant sous l’arche verte, on rejoint la suite du fils de la famille, qui apprécie d’être au plus près du salon télé afin de regarder les matchs de foot. Pour rejoindre les suites de ses deux sœurs, nous nous faufilons derrière la cloison tapissée. La porte sous tenture (sans cadre), recouverte de tapisserie, est à peine perceptible.
N’empruntons pas immédiatement l’escalier magistral, malgré notre hâte de découvrir la pièce de vie. En passant sous l’arche verte, on rejoint la suite du fils de la famille, qui apprécie d’être au plus près du salon télé afin de regarder les matchs de foot. Pour rejoindre les suites de ses deux sœurs, nous nous faufilons derrière la cloison tapissée. La porte sous tenture (sans cadre), recouverte de tapisserie, est à peine perceptible.
Avant. Voici l’une des chambres d’enfant qui a servi à créer la suite de l’une des deux sœurs. Les faux plafonds très bas, souhaités à l’époque par le designer, ont été récupérés pour redonner du volume aux pièces. « À l’époque, il n’y avait pas de loi Carrez et on surbaissait les pièces », remarque Tatiana.
Après. La suite, la seule chambre d’enfant dont nous ayons les visuels, est issue du rassemblement de deux chambres tout au bout du premier niveau. Une verrière en pied de lit crée un semi-cloisonnement lumineux, derrière lequel se trouve la salle d’eau privative. Plancher de chêne clair, matières naturelles et teintes douces dominent. La douche à l’italienne, sans ressaut ni porte, apporte de l’originalité avec son motif point de Hongrie réalisé par un duo de carrelage terracotta et imitation bois.
Nous traversons à nouveau l’entrée de l’appartement vers la suite parentale, bel espace de près de 60 m². Celle-ci est issue de la réunion du salon et de l’ancien cabinet où le praticien recevait sa clientèle, une sorte de deux-pièces avec bureau et cuisine.
Carrelage douche chez Surface
Nous traversons à nouveau l’entrée de l’appartement vers la suite parentale, bel espace de près de 60 m². Celle-ci est issue de la réunion du salon et de l’ancien cabinet où le praticien recevait sa clientèle, une sorte de deux-pièces avec bureau et cuisine.
Carrelage douche chez Surface
Après. On pénètre dans la suite parentale via ce grand dressing illuminé par une teinte terracotta. Celui-ci a été conçu dans l’esprit cabines d’essayage d’une boutique de prêt-à-porter tendance. Chaque adulte dispose de quatre colonnes de rangement recouvertes d’un cannage de bananier et raphia tandis qu’au centre se présente une banquette coffre en médium laqué.
Peinture dressing : Bois de Rose, Ressource ; Revêtement mural en Raphia et Feuille de Bananier chez CMO Paris
Peinture dressing : Bois de Rose, Ressource ; Revêtement mural en Raphia et Feuille de Bananier chez CMO Paris
Après. Dans la chambre parentale, la tête de lit, a été travaillée en motifs arrondis tout comme la porte d’entrée.
Plus de photos de chambres parentales sur Houzz
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« Les colonnes peintes en bleu océan créent des volumes en trompe l’œil mais, au centre, l’arrondi est en relief pour créer une tablette et une tête de lit », explique-t-elle.
Face au lit se trouve un meuble télé et d’autres rangements tandis que sur le côté se profile le coin bureau.
Peinture : Ressource, Bleu For 08 Ocean
Face au lit se trouve un meuble télé et d’autres rangements tandis que sur le côté se profile le coin bureau.
Peinture : Ressource, Bleu For 08 Ocean
Après. La salle de bains de la chambre parentale est l’une des pièces où la professionnelle s’est le plus amusée dans son travail de création. « Il n’y avait aucune arrivée d’eau ni évacuation dans les parages et nous devions donc surélever pas mal la baignoire. Cette contrainte technique a inspiré cette mise en scène spectaculaire avec une porte marocaine qui s’ouvre sur une montée théâtrale vers la baignoire », partage-t-elle.
La baignoire prend place en îlot au centre de la vaste salle de bains (près de 20 m²), mise en lumière par les quatre fenêtres d’origine de la pièce qui suivent l’arrondi de la façade post-haussmannienne façon bow-window.
Suspension : Maison Paloma ; appliques : Honoré déco ; pot de fleur visage : La Redoute
Suspension : Maison Paloma ; appliques : Honoré déco ; pot de fleur visage : La Redoute
Sur la droite le plan vasque se fait discret, réalisé sur mesure.
Avant. À l’origine, l’escalier qui conduisait au sixième, pensé par Pierre Guariche, ne manquait pas de modernité pour les années 70, mais de panache. Il prenait place dans un petit salon à partir duquel on rejoignait l’étage quasiment en catimini. Afin de créer une entrée aérée et une montée digne d’un appartement d’exception, Tatiana a sacrifié un ancien « bureau » au cinquième et l’atelier du sixième pour créer une trémie de 15 m² où prend place le nouvel escalier.
Après. D’inspiration classique, cet escalier conduit à l’étage par deux volées de marches pavées de pierre de bourgogne, ponctuées par un palier. « On a donné du faste à cette montée, à la manière d’un immeuble du Marais du XVIIIe siècle. Je me suis inspirée du garde-corps de la cage d’escalier de mon ancien duplex pour faire forger le garde-corps », explique Tatiana Nicol.
En haut nous accueille une cave à vin conçue sur mesure comme une luxueuse vitrine rétroéclairée et entourée de zelliges vertes. « Je l’ai fait fabriquer sur mesure chez un fabricant de caves à vin. Elle annonce l’espace dégustation que l’on a créé pour ces amateurs de bons crus », explique Tatiana.
En haut nous accueille une cave à vin conçue sur mesure comme une luxueuse vitrine rétroéclairée et entourée de zelliges vertes. « Je l’ai fait fabriquer sur mesure chez un fabricant de caves à vin. Elle annonce l’espace dégustation que l’on a créé pour ces amateurs de bons crus », explique Tatiana.
Celle qui peuple souvent les lieux qu’elle imagine d’animaux a validé totalement cette idée du propriétaire d’installer un léopard des neiges sur le radiateur, trace du morceau de l’étage disparu pour créer la cage d’escalier. « Il n’est pas empaillé ! C’est une énorme peluche très bien imitée dont il a trouvé les références à la boutique Vuitton où les mêmes ont été utilisés en vitrine », explique-t-elle.
Après. La nouvelle cuisine occupe la place de deux chambrettes du sixième étage. « Nous avions un problème de poutre porteuse sur la droite qui scindait naturellement les volumes et a initié l’idée de l’espace de dégustation », explique la professionnelle, en références aux quelques marches qui montent vers un mignon coin banquette entre la cuisine et la cave à vin.
Après. Au centre de la cuisine un îlot en Silestone et chêne stratifié façon wengé de chez Egger façonne un coin familial et chaleureux. Au-dessus, les trois suspensions en porcelaine façon origami sont l’un des rares objets déménagés par les propriétaires de leur ancien appartement, situé non loin de là.
Plan de travail : Silestone Calacatta Gold ; Chaises hautes en rotin : La Redoute
Plan de travail : Silestone Calacatta Gold ; Chaises hautes en rotin : La Redoute
La cuisine est égayée par des touches bleu et jaune, un duo de couleurs que la professionnelle affectionne et dans lequel on pourra voir un clin d’œil aux teintes du drapeau argentin.
Pour se protéger de l’orientation plein sud, mais profiter de sa lumière, elle a fait fabriquer par la tapissière Charlotte Decroix des stores bateaux, dont la couleur fait filtrer une lumière chaleureuse qui met en valeur le tissage de la toile.
Sur les étagères, les céramiques sont des pièces imaginées par la décoratrice qui les fait fabriquer à Vallauris.
Pour se protéger de l’orientation plein sud, mais profiter de sa lumière, elle a fait fabriquer par la tapissière Charlotte Decroix des stores bateaux, dont la couleur fait filtrer une lumière chaleureuse qui met en valeur le tissage de la toile.
Sur les étagères, les céramiques sont des pièces imaginées par la décoratrice qui les fait fabriquer à Vallauris.
Les deux chambrettes ont été rattachées au salon du sixième étage pour créer une pièce de vie assez incroyable.
Avant. Le salon du sixième étage était à l’origine un véritable atelier d’artiste de style Eiffel donnant sur la rue de derrière. Nous regrettons de n’avoir point trouvé trace de l’histoire de la construction de cette belle pièce de 4,5 mètres de hauteur sous plafond mais Tatiana nous enseigne qu’« Un atelier d’artiste est toujours orienté plein nord ».
Après. Pour mettre en valeur cette belle hauteur, une bibliothèque intégrant une cheminée, parée d’une peinture noire métallisée, est venue occuper tout un pan de mur.
Les montants de la verrière ont été repeints en blanc pour contraster et, dans ce cadre au charme fou, s’est épanoui un salon tout en courbes, convivial et coloré, où l’on retrouve le style plein de bonne humeur de la décoratrice.
Suspensions Honoré Déco en raphia et laiton ; canapés Tacchini chez Silvera ; fauteuils en laine bouclée moutarde : Eno Studio ; table basse en marbre : Laura Gonzales ; deux fauteuils Swan d’Arne Jacobsen chinés par les propriétaires
Les montants de la verrière ont été repeints en blanc pour contraster et, dans ce cadre au charme fou, s’est épanoui un salon tout en courbes, convivial et coloré, où l’on retrouve le style plein de bonne humeur de la décoratrice.
Suspensions Honoré Déco en raphia et laiton ; canapés Tacchini chez Silvera ; fauteuils en laine bouclée moutarde : Eno Studio ; table basse en marbre : Laura Gonzales ; deux fauteuils Swan d’Arne Jacobsen chinés par les propriétaires
On ne manquera pas de remarquer les touches en fibres naturelles qui réchauffent l’espace – tapis ou suspension en raphia – ou encore la table de salle à manger en bois brut, un incontournable des projets de Tatiana Nicol et enfin, le sol spectaculaire qui rajoute à la superbe des lieux. « On appelle ça du bois de bout. Celui-ci vient de chez Oscar Ono », précise-t-elle. Il s’agit d’une marqueterie de sol faite main, à partir de pièces de chêne bois de bout pré-assemblées sur planches simples, inspirée par les pavés de bois à Paris au XIXe siècle.
Suspendu au-dessus de l’IPN parallèle au garde-corps de l’escalier, un tableau chiné par le propriétaire se colore de dizaines de bobines de fil.
Plancher : Oscar Ono collection Forêt (6 motifs disponibles)
Suspendu au-dessus de l’IPN parallèle au garde-corps de l’escalier, un tableau chiné par le propriétaire se colore de dizaines de bobines de fil.
Plancher : Oscar Ono collection Forêt (6 motifs disponibles)
Une fois de plus, la décoratrice spontanée et créative, signe pour cette famille un appartement plein de personnalité et de notes colorées, servie par un lieu incroyable qu’elle a rendu tout bonnement magique.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Qui habite ici : Une famille avec trois enfants
Emplacement : Quartier Trocadéro
Superficie : 280 m² sur deux niveaux
Date de Livraison : juin 2020
Architecte d’intérieur et décoratrice : Tatiana Nicol
Budget : 2500 euros/m²
Photos : Marc Ancelle