Le kintsugi ou la joie de redonner vie aux objets cassés
Que faire lorsque votre tasse préférée est ébréchée ou cassée ? Vous en remettre à l’art japonais du kintsugi !
渡辺安紀 |Aki Watanabe
27 dicembre 2017
Vous avez déjà cassé votre tasse ou assiette préférée et dû vous résigner à la jeter ? Aujourd’hui, les ateliers de kintsugi ont le vent en poupe : on y apprend comment conserver les objets qui nous tiennent à cœur… et les souvenirs qu’ils renferment.
Le kintsugi (« jointure en or ») est une technique traditionnelle japonaise de réparation des bols, tasses et assiettes brisés à l’aide de laque, que l’on orne ensuite d’or ou d’argent. Au Japon, la réparation à la laque est utilisée depuis l’ère Jōmon (qui se termine au IVᵉ siècle avant J.-C.). La technique est ensuite devenue art au cours de l’ère Muromachi (XIV-XVᵉ siècles), à la faveur de la diffusion de la cérémonie du thé. Les traces de réparation laissées par cette pratique portent le nom de keshiki (« paysage »). Le kintsugi donne une autre valeur à l’objet en sublimant sa nouvelle silhouette, qui ne se dessine qu’une fois la réparation achevée.
Cette technique ne se borne ainsi pas à la réparation d’objets cassés, mais ouvre la voie à une nouvelle beauté, de nouveaux keshiki. Nous vous proposons de découvrir l’art du kintsugi tel que l’expose l’artiste Miho Fujita dans ses ateliers.
Le kintsugi (« jointure en or ») est une technique traditionnelle japonaise de réparation des bols, tasses et assiettes brisés à l’aide de laque, que l’on orne ensuite d’or ou d’argent. Au Japon, la réparation à la laque est utilisée depuis l’ère Jōmon (qui se termine au IVᵉ siècle avant J.-C.). La technique est ensuite devenue art au cours de l’ère Muromachi (XIV-XVᵉ siècles), à la faveur de la diffusion de la cérémonie du thé. Les traces de réparation laissées par cette pratique portent le nom de keshiki (« paysage »). Le kintsugi donne une autre valeur à l’objet en sublimant sa nouvelle silhouette, qui ne se dessine qu’une fois la réparation achevée.
Cette technique ne se borne ainsi pas à la réparation d’objets cassés, mais ouvre la voie à une nouvelle beauté, de nouveaux keshiki. Nous vous proposons de découvrir l’art du kintsugi tel que l’expose l’artiste Miho Fujita dans ses ateliers.
Le kintsugi s’applique aux poteries japonaises, mais aussi aux objets occidentaux. On peut le tester sur divers types de porcelaines et céramiques.
Les laques hon-urushi et shin-urushi
Le kintsugi traditionnel réclame une hon-urushi (« vraie laque »). Ici, nous avons utilisé de la shin-urushi (« nouvelle laque »). Qu’est-ce qui différencie ces deux laques ?
La hon-urushi, ou laque japonaise, est une peinture naturelle à base de sève de vernis du Japon (Toxicodendron vernicifluum). Elle a une couleur unique et élégante et résiste aux composants acides et alcalins. La laque en elle-même peut toutefois être allergène sous sa forme humide. Il faut donc la manier avec précaution.
La shin-urushi, synthétique, est donc une alternative pratique. Son aspect une fois sèche est semblable à celui de la laque naturelle et elle est plus simple d’utilisation. Elle présente cependant un inconvénient : elle ne peut servir que sur les objets décoratifs, car elle ne doit pas entrer en contact avec les aliments. Les pièces réparées avec de la hon-urushi comme de la shin-urushi ne passent pas au four, ni au lave-vaisselle ou micro-ondes. Les détergents abrasifs sont également proscrits.
Avertissement : Veillez à lire attentivement la liste des ingrédients et précautions d’usage indiqués sur le produit que vous utilisez. Suivez les instructions et prenez toutes les précautions nécessaires.
Les laques hon-urushi et shin-urushi
Le kintsugi traditionnel réclame une hon-urushi (« vraie laque »). Ici, nous avons utilisé de la shin-urushi (« nouvelle laque »). Qu’est-ce qui différencie ces deux laques ?
La hon-urushi, ou laque japonaise, est une peinture naturelle à base de sève de vernis du Japon (Toxicodendron vernicifluum). Elle a une couleur unique et élégante et résiste aux composants acides et alcalins. La laque en elle-même peut toutefois être allergène sous sa forme humide. Il faut donc la manier avec précaution.
La shin-urushi, synthétique, est donc une alternative pratique. Son aspect une fois sèche est semblable à celui de la laque naturelle et elle est plus simple d’utilisation. Elle présente cependant un inconvénient : elle ne peut servir que sur les objets décoratifs, car elle ne doit pas entrer en contact avec les aliments. Les pièces réparées avec de la hon-urushi comme de la shin-urushi ne passent pas au four, ni au lave-vaisselle ou micro-ondes. Les détergents abrasifs sont également proscrits.
Avertissement : Veillez à lire attentivement la liste des ingrédients et précautions d’usage indiqués sur le produit que vous utilisez. Suivez les instructions et prenez toutes les précautions nécessaires.
Sur cette photo, une tasse dont l’anse était cassée, réparée par Miho Fujita avec la technique du kintsugi.
Matériel
- De la colle à céramique
- Du mastic époxy pour le métal (à séchage rapide). Le mastic durcit généralement en cinq minutes (la durée exacte peut varier d’une marque à l’autre). Ralentissez le processus avec de l’alcool en spray.
- Du papier abrasif résistant à l’eau (grain 400 à 1000 pour le premier passage, 1500 et plus pour les finitions)
- De la laque shin-urushi
- De la poudre de couleur (ici, nous utiliserons une couleur cuivrée)
- Du détergent spécial shin-urushi
- Du diluant pour shin-urushi
- Un compte-gouttes
- Un pinceau fin (les pinceaux ronds utilisés pour les figurines en plastique fonctionnent bien)
- De l’eau
- Du papier aluminium
Mode d’emploi
1. Vérifiez l’état de l’objet.
Nettoyez soigneusement les pièces en vérifiant l’état de chaque morceau. Regardez à la lumière si des nyu (fissures présentes d’un seul côté de la céramique) se sont formées.
1. Vérifiez l’état de l’objet.
Nettoyez soigneusement les pièces en vérifiant l’état de chaque morceau. Regardez à la lumière si des nyu (fissures présentes d’un seul côté de la céramique) se sont formées.
2. Recollez les morceaux.
Choisissez préalablement l’ordre dans lequel vous allez appliquer la colle spécial céramique et recoller les morceaux. Assurez-vous que les fragments s’emboîtent correctement, sans laisser d’espace.
Choisissez préalablement l’ordre dans lequel vous allez appliquer la colle spécial céramique et recoller les morceaux. Assurez-vous que les fragments s’emboîtent correctement, sans laisser d’espace.
« Les morceaux sont bien positionnés lorsqu’ils s’emboîtent parfaitement », explique Miho Fujita. Vérifiez que la surface est bien lisse et homogène. Reposez l’objet et laissez sécher.
3. Comblez les brèches.
Mélangez l’agent A et l’agent B du mastic époxy pour métal jusqu’à l’obtention d’une couleur uniforme. « Si vous ne mélangez pas suffisamment les agents, les morceaux risquent de tomber. Faites-le soigneusement », prévient l’artiste.
Mélangez l’agent A et l’agent B du mastic époxy pour métal jusqu’à l’obtention d’une couleur uniforme. « Si vous ne mélangez pas suffisamment les agents, les morceaux risquent de tomber. Faites-le soigneusement », prévient l’artiste.
« Le mastic commence à durcir sous moins de cinq minutes, mais ne vous précipitez pas pour autant. Utilisez une nouvelle dose de mastic quand il devient trop difficile à travailler », poursuit Miho Fujita.
Comblez les brèches et espaces entre les morceaux recollés. Faites bien pénétrer le mastic à l’intérieur jusqu’à ce que la surface soit lisse et homogène. Commencez par combler les brèches les plus profondes, en progressant jusqu’aux bords. « L’application du mastic dans les fêlures est un geste clé. Lorsque c’est bien fait, cela raccourcit l’étape du ponçage et offre un rendu beaucoup plus beau. »
4. Réparez les nyu (s’il y en a).
Les nyu sont les fêlures qui traduisent les chocs intérieurs. Dans certains cas, il est difficile de les repérer. Il est donc nécessaire de les regarder de près sous une source de lumière suffisamment puissante. Prélevez un peu de shin-urushi au pinceau et appliquez-la sur la fêlure afin qu’elle soit absorbée. Laissez sécher pendant 15 minutes.
Une fois que la laque est sèche, trempez du papier de soie dans un détergent spécial shin-urushi et ôtez tout excès de laque.
Les nyu sont les fêlures qui traduisent les chocs intérieurs. Dans certains cas, il est difficile de les repérer. Il est donc nécessaire de les regarder de près sous une source de lumière suffisamment puissante. Prélevez un peu de shin-urushi au pinceau et appliquez-la sur la fêlure afin qu’elle soit absorbée. Laissez sécher pendant 15 minutes.
Une fois que la laque est sèche, trempez du papier de soie dans un détergent spécial shin-urushi et ôtez tout excès de laque.
5. Poncez les zones réparées.
Vérifiez tout d’abord que le mastic n’est plus collant. Appuyez dessus du bout de l’ongle : si cela ne crée pas de marque, c’est que le mastic a suffisamment séché. Autre méthode : tapoter le mastic. Si cela produit le même bruit que lorsque vous tapotez une zone intacte de l’objet, c’est qu’il a entièrement durci.
Humidifiez le papier abrasif imperméable et lissez la surface des anciennes fêlures. Choisissez le papier adéquat pour le matériau. Des matériaux plus délicats nécessitent un grain plus fin (donc un chiffre de référence plus élevé). La terre cuite et la porcelaine non vernie sont généralement plus délicates que la porcelaine vernie et la céramique. Pour la tasse qu’on peut voir sur cette photo, on a utilisé un grain 400.
Vérifiez tout d’abord que le mastic n’est plus collant. Appuyez dessus du bout de l’ongle : si cela ne crée pas de marque, c’est que le mastic a suffisamment séché. Autre méthode : tapoter le mastic. Si cela produit le même bruit que lorsque vous tapotez une zone intacte de l’objet, c’est qu’il a entièrement durci.
Humidifiez le papier abrasif imperméable et lissez la surface des anciennes fêlures. Choisissez le papier adéquat pour le matériau. Des matériaux plus délicats nécessitent un grain plus fin (donc un chiffre de référence plus élevé). La terre cuite et la porcelaine non vernie sont généralement plus délicates que la porcelaine vernie et la céramique. Pour la tasse qu’on peut voir sur cette photo, on a utilisé un grain 400.
À mesure que vous progressez, passez votre doigt sur le mastic pour vérifier qu’il est bien lisse.
Lorsque c’est le cas, poncez une dernière fois pour assurer un beau fini, avec de l’eau et un grain de 1500 ou plus (sur la photo, le papier a un grain de 2000). Poncez délicatement la pièce dans sa totalité pour ôter toute trace de doigt.
Lorsque c’est le cas, poncez une dernière fois pour assurer un beau fini, avec de l’eau et un grain de 1500 ou plus (sur la photo, le papier a un grain de 2000). Poncez délicatement la pièce dans sa totalité pour ôter toute trace de doigt.
6. Créez le « paysage » (keshiki).
Sur un morceau de papier aluminium, mélangez une dose de shin-urushi pour une dose de poudre de couleur (ici, couleur cuivre) et une dose de diluant. Commencez par mélanger la shin-urushi avec la poudre de couleur. Une fois le mélange bien coloré, ajoutez le diluant goutte à goutte. Au pinceau, tracez une ligne sur le mélange. Si elle disparaît aussitôt, c’est que les proportions sont bonnes.
Sur un morceau de papier aluminium, mélangez une dose de shin-urushi pour une dose de poudre de couleur (ici, couleur cuivre) et une dose de diluant. Commencez par mélanger la shin-urushi avec la poudre de couleur. Une fois le mélange bien coloré, ajoutez le diluant goutte à goutte. Au pinceau, tracez une ligne sur le mélange. Si elle disparaît aussitôt, c’est que les proportions sont bonnes.
Une fois la couleur prête, commencez à couvrir les zones réparées. Miho Fujita recommande de peindre en couches épaisses en créant délibérément des petites bosses de peinture sur les anciennes brèches pour leur donner du relief.
Pour créer un petit monticule de peinture, maintenez le pinceau en place sans le bouger. Vous pouvez également imprimer un motif de pois à l’aide d’un bouchon de liège.
Trempez du papier de soie dans le détergent spécial shin-urushi pour ôter tout résidu de laque.
Trempez du papier de soie dans le détergent spécial shin-urushi pour ôter tout résidu de laque.
Après avoir appliqué la couleur, laissez sécher pendant deux jours. Lavez l'objet avant utilisation.
Le kintsugi n’est pas une simple technique de réparation : il vise à donner une plus-value esthétique à l’objet. Miho Fujita (en photo) évoque le plaisir du kintsugi : « En ajoutant sa “patte” à un objet, on s’y attache. Il prend une place particulière à nos yeux. Ne jetez pas les assiettes ou bols que vous utilisiez au quotidien. Essayez plutôt d’y inscrire votre propre histoire. »
L’artiste ajoute qu’il reste primordial de manipuler les laques avec précaution. « Il ne reste plus ensuite qu’à vous faire plaisir ! »
L’artiste ajoute qu’il reste primordial de manipuler les laques avec précaution. « Il ne reste plus ensuite qu’à vous faire plaisir ! »
L’atelier s’est déroulé au Suginami Uminoie, une galerie-atelier partagée que Shunsuke Umiyama (à droite sur la photo), propriétaire et designer, a installée dans une ancienne maison japonaise qu’il a rénovée lui-même. Il vend ses créations à l’étage et offre à des artistes comme Miho Fujita des espaces de travail et d’ateliers.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de l’art du kintsugi ? Avez-vous essayé cette technique ? Partagez vos photos dans la partie commentaires ci-dessous !
Retrouvez d’autres travaux manuels
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ciao ho un vaso piuttosto grande che vorrei riparare con questa tecnica ma non trovo i prodotti necessari, dove li posso acquistare (vivo in Austria)?
Io da Vienna non riesco a trovare tutto quello che invece trovo su ".it"