Avant/Après : 30m2 sous les toits idéalement optimisés à 1000€/m2
Première rénovation très réussie d'un deux-pièces abandonné sous les toits de Paris par une jeune architecte prometteuse
Acheter un bien à Paris est une chose. En gérer la rénovation intégrale en est une autre, en particulier lorsque le bien est à l’abandon depuis 30 ans. Telle est la problématique de cette quinquagénaire provinciale, qui vient d’acquérir un deux-pièces dans le 18e arrondissement de Paris pour s’en servir de pied-à-terre. S’étant confiée à ses amis, ceux-ci lui proposent l’aide de leur fille, architecte DE. Agnès Adrian a débuté sa carrière en travaillant en agence sur le développement de projets de logements collectifs de grande ampleur mais, depuis un an, elle cherche à recentrer son expertise en architecture intérieure. Avec cette rénovation intégrale, doublée d’une préconisation mobilier intéressante, elle révèle ses talents dans le respect d’une enveloppe budgétaire très serrée.
Avant. Au dernier étage d’un immeuble aux parements briques d’une des jolies rues du 18e arrondissement, ce deux-pièces émanait de la réunion de plusieurs chambres de bonnes. Tout en longueur, il s’ouvrait sur un couloir desservant de chaque côté les chambre et séjour, tandis qu’au centre, se massaient trois pièces étroites – WC, bains, et cuisine.
N’étant sur place qu’occasionnellement, la propriétaire a laissé carte blanche à Agnès Adrian, pour gérer l’optimisation des lieux, tant spatiale qu’esthétique. « Nous organisions des points ensemble sur le chantier toutes les trois semaines environ et avons communiqué très régulièrement par mail et téléphone, tout au long de l’avancement du projet », indique la professionnelle.
N’étant sur place qu’occasionnellement, la propriétaire a laissé carte blanche à Agnès Adrian, pour gérer l’optimisation des lieux, tant spatiale qu’esthétique. « Nous organisions des points ensemble sur le chantier toutes les trois semaines environ et avons communiqué très régulièrement par mail et téléphone, tout au long de l’avancement du projet », indique la professionnelle.
Après. L’architecte préconise d’emblée d’inverser salon et chambre car le salon d’origine ne peut être décloisonné (mur porteur) et la chambre comporte un balcon qu’elle souhaite réattribuer à la pièce de vie. Elle propose par ailleurs de déplacer salle de bains et toilettes dans la cuisine existante et d’intégrer une cuisine dans le séjour, au niveau de la partie décloisonnée.
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Avant. Au centre de l’appartement, l’entrée se faisait sur un couloir, plutôt long pour une petite surface. Au fond se trouvait le salon qui va se transformer en chambre.
Après. L’idée des portes avec vitrages éclairant le couloir est conservée pour desservir la chambre et la salle de bains. Des portes atelier en métal sont préférées afin d’apporter de la modernité. Au sol, impossible de conserver le parquet vétuste qui se trouve sous le tapis coco. Il est décidé de couler une chape légère et de poser une finition stratifiée imitant un parquet en chêne. Près de la porte d’entrée, le compteur et le tableau électrique ne sont pas déplacés mais simplement dissimulés dans un petit placard.
Avant. Nous sommes dans l’ancienne chambre avant travaux, pièce qui va devenir le séjour-cuisine.
En cours de chantier. En décloisonnant sur cette pièce les toilettes et la salle de bains existantes, l’architecte a détecté un poteau porteur. « C’était un peu la mauvaise surprise mais cet élément supportait la toiture. Impossible de l’ôter sauf à vouloir allonger l’addition par une pose d’IPN », explique-t-elle.
Après. Peint en blanc, le poteau a donc gardé sa place et l’aménagement est venu tourner autour. À l’arrière s’est nichée la cuisine en mélaminé noir, intégralement réalisée à partir de caissons et portes Leroy Merlin. « Le mobilier standard a été adapté par le menuisier de l’entreprise tout corps d’état qui a géré les travaux », précise Agnès.
Pour accompagner la zone cuisine jusqu’à l’entrée, l’architecte a imaginé un arrondi : « Pour que l’ensemble soit harmonieux, je souhaitais connecter visuellement les différents espaces de l’appartement. Cela s’est traduit par la création d’une courbe douce dans le faux plafond, qui prolonge l’aménagement du séjour jusqu’à la porte d’entrée. »
À droite de la porte, nous distinguons le radiateur. Le chauffage au gaz a été remplacé par de l’électrique.
À droite de la porte, nous distinguons le radiateur. Le chauffage au gaz a été remplacé par de l’électrique.
Avant. La salle de bains et les toilettes décloisonnées ont accueilli la cuisine. Les fenêtres changées récemment dans les autres pièces n’ont pas été modifiées, hormis ces deux lucarnes en verre armé simple vitrage qui dataient de la construction. Celles-ci ont amené un surcroît de luminosité dans la pièce de vie.
Après. La cuisine minimaliste est charmante avec son pan coupé et sa crédence blanche aux joints noirs qui rajoutent à son graphisme. « La faïence 10 x 10 c’est une valeur sûre. Ses proportions marchent bien pour s’aligner avec les meubles de cuisine, elle n’est pas chère et elle fait toujours son effet », estime l’architecte.
Question aménagement, la colonne pleine hauteur dissimule le chauffe-eau électrique extra-plat de 65 litres et un lave-linge de faible profondeur. Le plan de travail a été équipé d’un évier en résine noire et d’une plaque à induction de taille classique. « Difficile de faire autrement ici que de coller point d’eau et plaques car la propriétaire souhaitait une grande plaque de cuisson pour cuisiner », partage-t-elle.
Le frigo encastrable se trouve sous les plaques tandis que de grands placards, quasi insoupçonnables, utilisent la profondeur de la soupente pour offrir du rangement à la vaisselle et à l’épicerie. La poubelle de tri est quant à elle logée sous l’évier.
Question aménagement, la colonne pleine hauteur dissimule le chauffe-eau électrique extra-plat de 65 litres et un lave-linge de faible profondeur. Le plan de travail a été équipé d’un évier en résine noire et d’une plaque à induction de taille classique. « Difficile de faire autrement ici que de coller point d’eau et plaques car la propriétaire souhaitait une grande plaque de cuisson pour cuisiner », partage-t-elle.
Le frigo encastrable se trouve sous les plaques tandis que de grands placards, quasi insoupçonnables, utilisent la profondeur de la soupente pour offrir du rangement à la vaisselle et à l’épicerie. La poubelle de tri est quant à elle logée sous l’évier.
Avant. Voici l’ancienne chambre en cours de travaux. Cette pièce est devenue le salon. À la vue de ce cliché, l’architecte se remémore une anecdote qui a son importance. En passant de bon matin sur les lieux pour assurer le suivi de chantier, elle a eu la surprise d’entendre le voisin d’à côté, comme s’il était dans l’appartement. Ayant consulté la propriétaire à ce sujet, il a été convenu de faire entrer dans le budget une isolation phonique des parois concernées : mur du fond intégrant un conduit de cheminée mal isolé, et dans la continuité, mur longeant le couloir des parties communes. « Ma cliente n’a pas hésité à perdre 5 cm d’épaisseur pour créer un doublage acoustique à base de mousse et de Placo phonique. Elle ne le regrette pas car cela s’est avéré efficace », affirme Agnès Adrian qui considère que sa mission est également d’alerter sur ce qui ne se voit pas.
Isolation phonique : panneaux d’isolation acoustique à coller au mur puis à doubler avec une plaque de placo, «SIMFOFIT», Leroy Merlin
Isolation phonique : panneaux d’isolation acoustique à coller au mur puis à doubler avec une plaque de placo, «SIMFOFIT», Leroy Merlin
Après. Le salon a été optimisé avec une bibliothèque sur mesure et un choix de mobilier de caractère. « J’ai chiné la table en Formica et les chaises de style Breuer en cannage puis j’ai fait faire un mélange de peinture pour orner les cases de la bibliothèque en cohérence. On a une touche du même orange que la table, du vert qui rappelle les plantes, et du noir qui fait écho à la cuisine », explique la pro.
La propriétaire s’est également prise au jeu et elles ont toutes deux chiné, sur eBay et en brocante, l’essentiel des meubles et luminaires. Le résultat est unique, de qualité, et on peut également féliciter la démarche éthique de réemploi de tous ces objets vintage qui, bien assemblés, donnent un réel charme au lieu.
L’achat de seconde main, une nouvelle manière de consommer
La propriétaire s’est également prise au jeu et elles ont toutes deux chiné, sur eBay et en brocante, l’essentiel des meubles et luminaires. Le résultat est unique, de qualité, et on peut également féliciter la démarche éthique de réemploi de tous ces objets vintage qui, bien assemblés, donnent un réel charme au lieu.
L’achat de seconde main, une nouvelle manière de consommer
Avant. La cuisine d’origine était complètement dans son jus hormis la fenêtre qui avait été changée récemment. Au départ, cette fenêtre avait dû être une porte-fenêtre car il y avait derrière un balcon inaccessible. Agnès Adrian n’a pas tenté de le récupérer car la propriétaire ne souhaitait pas faire les démarches administratives nécessaires pour modifier la façade et que le projet ne nécessitait pas cette transformation.
Après. Une généreuse douche de 120 x 80 cm a été placée en fond de pièce et profite de l’aération permise par la grande fenêtre. Elle a été bien surélevée pour optimiser son évacuation et pour laisser cheminer dessous celle des toilettes, jusqu’à la colonne d’origine.
Derrière le meuble vasque émanant d’un Ikea hack (une desserte de cuisine à roulettes à laquelle on a ôté le plateau), le compteur d’eau est visible par une trappe de visite.
Vasque suspendue et robinetterie : Leroy Merlin
Derrière le meuble vasque émanant d’un Ikea hack (une desserte de cuisine à roulettes à laquelle on a ôté le plateau), le compteur d’eau est visible par une trappe de visite.
Vasque suspendue et robinetterie : Leroy Merlin
Le coffrage du bâti-support des WC a été prolongé derrière le lave-mains suspendu, offrant une longue tablette pour poser des affaires de toilette. Miroir oxydé et applique vintage apportent du charme à la salle de bains carrelée jusqu’en haut, en faïence 10 x 10, pour privilégier la durabilité et la facilité d’entretien.
« Dans une petite surface il est également judicieux de ne pas multiplier les finitions », estime Agnès Adrian qui a donc réemployé les mêmes carreaux, rehaussés des mêmes joints noirs, qu’en cuisine.
« Dans une petite surface il est également judicieux de ne pas multiplier les finitions », estime Agnès Adrian qui a donc réemployé les mêmes carreaux, rehaussés des mêmes joints noirs, qu’en cuisine.
Avant. Voici l’ancien salon devenu chambre.
Après. Comme la pièce comportait une large zone en soupente, l’architecte a conseillé d’y positionner le couchage. Le dressing a été placé sur le seul mur possible, pensé à partir de plusieurs colonnes et modules Leroy Merlin, assemblés et adaptés au niveau du plafond. Les modules bas créent une table de nuit.
Mission bien réussie pour l’architecte Agnès Adrian en dépit du budget serré. Sa cliente n’a d’ailleurs pas manqué de la recommander chaleureusement, à travers un élogieux avis laissé sur Houzz.
Mission bien réussie pour l’architecte Agnès Adrian en dépit du budget serré. Sa cliente n’a d’ailleurs pas manqué de la recommander chaleureusement, à travers un élogieux avis laissé sur Houzz.
Dessin en élévation du projet de cuisine et entrée
Dessin en élévation du projet de bibliothèque dans le séjour
Dessin en élévation du projet de salle d’eau
Dessin en élévation du projet de dressing, dans la chambre
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Qui vit ici : C’est le pied-à-terre d’une quinquagénaire.
Emplacement : Paris 18e
Superficie : 31 m² (27 m² Carrez)
Date et durée de la rénovation : fin août à mi-novembre 2020
Architecte : Agnès Adrian
Budget : 30 000 euros TTC, hors mobilier et luminaires
Photos : Agnès Adrian